1790/02/27  

1790, 27 février  

"Déclaration des biens des religieux dominicains de la rue Saint-Jacques", dressée par des commissaires révolutionnaires sous la direction du P. Faitot, prieur des dominicains. Cet inventaire "décrit le couvent et sa situation topographique et matérielle (f. 1-2), les objets renfermés dans la sacristie (f. 2-12v), la bibliothèque (dimensions) avec "32 grandes armoires, 10 petites et 2 attiques" [pour les imprimés], "un cabinet de 12 pieds de long sur 17 de large pour les manuscrits et une chambre de 15 pieds en carré pour décharge", ainsi que les ouvrages qu'elle contient (f. 13v-30v : 275 mss.) ; [. . . ] une rapide description du chartrier (f. 30v-31v). La bibliothèque est divisée à part égale en deux parties, l'une consacrée au fond patrimonial du couvent, l'autre à abriter le legs de Louis d'Orléans. Le prieur donne le détail de la répartition thématique des ouvrages par armoire. Il déclare qu'il n'existait pas de catalogue de la bibliothèque "attendu qu'il y avoit très-peu de temps qu'il l'avoit mise en ordre [. . . ] notre bibliothèque n'a point de catalogue, mais elle est en ordre et entièrement remplie" (f. 13v). Le document décrit le nombre et la dimension des volumes, le support, la reliure. Le "cabinet de décharge" contenait 2200 volumes (f. 24v). Le tout, manuscrits et imprimés, comprenait 12200 volumes dont une très grande partie in-folio, sans compter les livres ad usum des religieux parmi lesquels "il ne se trouve ni atlas, ni éditions primes ou d'ancienne typographie, ni ouvrages en langues orientales ou étrangères, que grecs et latins et surtout aucun manuscrit."
Les manuscrits légués par Louis d'Orléans sont décrits comme rangés dans l'armoire portant la cote Ha et introduits en ces termes (f. 17v) : "Petite armoire remplie de manuscrits modernes, tous de ce siècle à trois ou quatre près. . ." soit 59 volumes qualifiés tantôt de "manuscrit gothique", tantôt de "manuscrit récent", tantôt simplement de "manuscrit", et 17 imprimés dont plusieurs incunables. Malgré les termes utilisés certains sont certainement des manuscrits médiévaux, tel le n° 47 de l'édition Guibout ainsi décrit : "Biblia sacra ad versionem antiquam conscripta circa annos nongentos quinquagesimos, id est decimi medium seculi. Le titre est rajouté par une main plus récente sur un feuillet mis en tête et de parchemin plus fort que le vélin très délié dont ce vol. in-12° carré est composé. On a rajouté à la fin les remarques sur les choses dignes de considération qui se trouvent dans cette bible. Mar. rouge"  

Paris, AN, S 4228, dossier 18 ; Paris, AN, sF17 1203.  

Chapotin (Marie-Dominique), Le dernier prieur du dernier couvent (1736-1804), Paris, 1893 (éd. d'une partie de l'inventaire de la sacristie et du chartrier) ; Guibout, 1977, p. 1-40 (édition des f. 1, 1v-2 [lacunes], f. 13v-14, 16 [l'état rapide des imprimés contenus dans cette première partie n'est pas transcrit], f. 17v-20v [legs de Louis d'Orléans], f. 21r-24v [91+100+25 articles, certains comprenant jusqu'à 50 volumes, dont quelques imprimés, le tout de l'ancien fonds dominicain].  

Martin Morard, 2013