1238/04/19  

1238, 19 avril.  

Dans son testament, Pierre Amielh, archevêque de Narbonne, demande que sa bibliothèque qui est à Montilium soit vendue, afin d'acheter les livres et les autres ornements nécessaires à la chapelle de ce château (castrum). Plus haut, il avait demandé que soit terminée la construction de la chapelle en l'honneur de saint Georges dont la construction avait été commencée dans la tour de Montillis ; il s'agit vraisemblablement de Montels (cant. de Capestang, Hérault, code Insee : 34167), qualifié de "castrum" depuis le XIIe siècle, alors situé sur le territoire de l'archevêché de Narbonne (Dictionnaire topographique . . . de l'Hérault, Paris, 1865, p. 119-120). Tous ses livres de théologie, excepté la bible qui se trouve à Narbonne et qui pourra être vendue si ses exécuteurs le jugent nécessaire, doivent être légués aux écoliers qu'il entretient à Paris : "Omnes libros nostros theologie, excepta biblia que est apud Narbonam, dimittimus scolaribus quos tenemus Parisius, ita quod habeant usum tantum, nec eos aliquomodo alienare, vel impignorare [valeant]. Omnes pannos lectorum dimittimus hospitiis in quibus sunt cum omnibus suppellectibus et utensilibus (!) que sunt in eisdem". S'il n'est pas fait mention explicite d'un collège ou d'une institution (le collège de Narbonne ne fut fondé à Paris qu'en 1317), il semble qu'on puisse déduire du texte que Pierre Ameil possédait à Paris une maison qui abritait ses livres de théologie et des étudiants ; le don des draps de lits pourrait aussi concerner cet établissement parisien. L'interdiction d'aliéner prouve que ces livres constitue le noyau d'une fondation. Le texte est cependant ambigü.  

Original autographe perdu; cf. Gallia christiana, t. VI, col. 68 : "Testamentum... quod ex autographo descriptum nostra inter instrumenta exhibemus".  

Gallia christiana, t. VI, Instrumenta n° 67, col. 62-64.Lire l'édition sur Google Books  

Christine Gadrat 2008; Martin Morard, 2013